Vitriol que voici appartient à un genre qu’on ne peut que priser. Le lecteur s’embarque dans une extraordinaire aventure, à “la recherche des parchemins enterrés des vieux sages”. Cette aventure devient la sienne. Les peintures et dessins de Nadia Chellaoui autour des textes, loin d’être des accompagnements, sont indissociablement liés à l’intimité de l’ouvrage. La matière est dense. Chaque texte est une invite à la méditation. Chaque fragment éclaire, à sa façon, les paroles qui le confrontent, incite celui qui lit à se souvenir de ce qui est écrit fut la réalité de la vie. Recueil tourné vers l’intérieur, alliant description et humanité, cherche à exprimer l’essence du réel par le mythe et le symbole. Pour y arriver, le poète s’est interdit de “brûler la main qui donne l’étincelle”. Najib Abdelhak sait si bien nous emmener avec lui dans un style à la fois visuel et émotif, mêlant tendresse et gravité. Un admirable talent dans ce travail puisqu’il nous met face à la condition humaine hic et nunc. A découvrir.
Orion Editions, 2020. 206 pages.